Sereni Fries : Une excellente opportunité pour les petits producteurs de pommes de terre au Kenya

Humphrey Mburu, directeur général et fondateur de l'entreprise kenyane Sereni Fries, a été l'un des tout premiers investisseurs sur la plateforme PlusPlus, petite soeur de Lendahand. Lors d'une interview en mai 2022, il a expliqué que grâce aux prêts de la plateforme de l'année et demie passée, ils ont pu se développer. 

Humphrey a fondé Sereni Fries en 2012. Avant de devenir entrepreneur, Humphrey travaillait dans une banque. Il est diplômé de l'Université de Nairobi avec un Bachelor en Arts, Économie et Sociologie, et a également étudié la comptabilité. Humphrey est très bon avec les chiffres, ce qu'il croit avoir un effet positif sur le succès de l'entreprise.

Sereni Fries entre maintenant dans une nouvelle gamme de produits à base de pommes de terre surgelées qui leur permettra d'accéder à un tout nouveau marché. Ils sont en pleine expansion, presque de manière exponentielle, avec un impact notable sur l'économie locale qui affecte des milliers d'agriculteurs et nous sommes bien sûr très heureux de partager avec vous le fait qu'ils sont sur le point de signer un accord avec le Kentucky Fried Chicken kényan!

C'est une excellente nouvelle ! Pouvez-vous nous en dire plus sur cet accord important ?

Humphrey : "Nous avons commencé notre engagement avec les franchises KFC au Kenya, et nous avons reçu une lettre d'intention pour être leur prochain fournisseur de frites surgelées. C'était une très grande demande pour nous au début car le niveau de normes qu'ils exigent est si élevé, et il nous faudrait beaucoup de temps pour atteindre ces exigences." dit Humphrey. "KFC importe tellement de produits à base de pommes de terre et il y a beaucoup de petits agriculteurs au Kenya qui peuvent être inclus dans ce processus. Grâce à notre lien direct avec les agriculteurs, nous pouvons le garantir. Ils sont donc revenus vers nous, convenant qu'ils nous aideraient avec les nouveaux défis que nous rencontrions.

Nous avons travaillé sur le produit, et avons finalement convenu que ce que nous avons est assez bon pour la production de masse. Nous pouvons aussi utiliser la machinerie que nous utilisions auparavant pour les chips, ajouter des composants et augmenter leur capacité pour répondre aux demandes et commandes de KFC. Les composants nécessaires étaient des équipements de refroidissement et des éliminateurs d'huile. Nous avons commandé cet équipement en Chine et à la fin du mois d'avril, KFC a visité notre usine et a validé que nous serions prêts avec les nouveaux composants de la machinerie. Vous avez besoin d'un meilleur et plus grand équipement pour avoir un plus grand impact."

En parlant d'impact, pouvez-vous brièvement expliquer les progrès que Sereni a fait en ce qui concerne le nombre d'agriculteurs auprès desquels vous vous approvisionniez au cours de cette année et demie passée ?

"En ce moment, nous nous approvisionnons auprès d'environ 2 000 agriculteurs, et nous avons commencé de nouveaux programmes. Normalement, ces programmes ou formations impliquent des démonstrations aux agriculteurs, puis nous essayons de faire monter ces agriculteurs en tant que fournisseurs directs. Il a été vraiment intéressant pour nous de voir le processus de croissance dans ce domaine, de voir les agriculteurs prendre confiance dans notre modèle d'entreprise.

Quand nous avons commencé cette entreprise, nous achetions des pommes de terre sur le marché local. Il y avait un système basé sur un intermédiaire à l'époque, entre les agriculteurs et l'acheteur. L'intermédiaire dictait tout, et cela a causé beaucoup de problèmes. Nous n'étions pas en mesure de contrôler les prix. Donc, en 2014, j'ai pris la décision d'approcher directement des agriculteurs.

Au début, nous avions très peu d'agriculteurs qui acceptaient de travailler avec nous. Mais au fil des ans, de plus en plus d'agriculteurs ont voulu travailler avec nous, car nous offrons un modèle d'entreprise plus avantageux en achetant le produit directement auprès de l'agriculteur et non pas via l'intermédiaire. Nos prix sont meilleurs que ce que propose l'intermédiaire. La qualité et le volume de leurs pommes de terre sont également beaucoup plus élevés grâce à la formation.

Un autre avantage - et avec un grand impact - est que Sereni paie les agriculteurs dans les 15 jours suivant la livraison. Cela se faisait auparavant après presque 45 jours, donc pour les agriculteurs, c'est un grand avantage d'accéder à leurs paiements beaucoup plus rapidement."

Quels sont vos projets à court terme et à long terme ?

Sereni Fries veut que davantage d'agriculteurs en bénéficient, mais a rencontré ses propres limites. "Notre défi est venu de notre capacité au niveau de l'usine : elle n'était pas très grande. Avec notre ligne de production originale, nous avions atteint notre maximum. Pour pouvoir embarquer davantage d'agriculteurs pour s'approvisionner -et créer plus d'impact- nous avions besoin d'une nouvelle stratégie de marché. Cet accord fournit cela.

Pour cette nouvelle ligne de produits avec les investissements à venir, on peut dire en toute sécurité que d'ici six mois, nous serons entièrement préparés et avancerons dans notre plan de croissance. Pour nous approvisionner pour l'avenir, nous voulons être en mesure d'embarquer 80 nouveaux agriculteurs par mois. Cela bénéficierait à 480 agriculteurs supplémentaires en une seule saison de culture, et à presque 1 000 nouveaux agriculteurs en un an."

Les frites surgelées que KFC utilise sont actuellement importées d'autres pays. En moyenne, le Kenya importe 500 tonnes de produits à base de pommes de terre surgelées chaque mois. L'intention de KFC de commencer à s'approvisionner localement est une opportunité très excitante pour Sereni et pour de nombreux petits agriculteurs. "À court terme, nous sommes sur le point d'augmenter notre capacité de 300 kg par heure à 4 tonnes pour répondre correctement à la demande du marché. À long terme, nous aurons besoin d'une usine idéale, automatisée, pour la production de frites surgelées."

Alors pourquoi avez-vous encore besoin d'un autre prêt ?

"Parce que nous avons besoin de fonds de roulement pour grandir. Nous anticipons une croissance de 250%. Pour cela, nous allons avoir besoin de plus de pommes de terre. C'est la principale raison pour laquelle nous demandons un autre prêt. Plus de pommes de terre signifie aussi plus de matériaux d'emballage mais aussi plus d'énergie pour la transformation. Et nous utilisons plus d'huile de friture, dont la valeur a récemment augmenté de manière importante partout dans le monde. Les prix de l'huile sont actuellement astronomiques" déclare le PDG de Sereni. "Donc, pour grandir, nous avons d'abord des dépenses supplémentaires. C'est pourquoi nous avons encore besoin du soutien des investisseurs de Lendahand, pour pouvoir faire face aux nouveaux défis que nous rencontrons, afin de grandir. En fin de compte, ces prêts nous aideront à atteindre plus d'agriculteurs, tout en entrant sur le nouveau marché des frites surgelées, ce qui ouvre des opportunités pour encore plus d'agriculteurs."